Le Ministre de la Sécurité et de l’Intérieur,

Vu la loi du 31 décembre 1963 sur la protection civile, l’article 4 ;

Vu la loi du 5 août 1992 sur la fonction de police, les articles 11 et 42 ;

Vu la loi du 15 mai 2007 relative à la sécurité civile, les articles 181,

182 et 187 ;

Vu l’arrêté ministériel du 23 mars 2020 portant des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19 ;

Vu l’article 8, § 2, 1° et 2°, de la loi du 15 décembre 2013 portant des dispositions diverses concernant la simplification administrative, le présent arrêté est excepté de l’analyse d’impact de la réglementation ;

Vu l’avis de l’Inspecteur des Finances, donné le 24 mai 2020 ;

Vu l’avis des Ministres qui en ont délibéré en Conseil, donné le 25 mai 2020 ;

Vu les lois sur le Conseil d’Etat, coordonnées le 12 janvier 1973, article 3, § 1er, alinéa 1er ;

Vu l’urgence, qui ne permet pas d’attendre l’avis de la section de législation du Conseil d’Etat dans un délai ramené à cinq jours, en raison notamment de l’évolution très rapide de la situation en Belgique et dans les Etats proches, et de la nécessité d’envisager des mesures

fondées sur les résultats épidémiologiques qui évoluent de jour en jour, les derniers ayant justifié les mesures décidées lors du Conseil National de Sécurité qui s’est tenu le 13 mai 2020 ; qu’il est dès lors urgent de renouveler certaines mesures et d’en adapter d’autres ;

Considérant les concertations entre les gouvernements des entités fédérées et les autorités fédérales compétentes, au sein du Conseil National de Sécurité qui s’est réuni les 10, 12, 17, et 27 mars 2020, les 15 et 24 avril 2020, ainsi que les 6, 13 et 20 mai 2020 ;

Considérant l’article 191 du Traité sur le Fonctionnement de l’Union européenne qui consacre le principe de précaution dans le cadre de la gestion d’une crise sanitaire internationale et de la préparation active à la potentialité de ces crises ; que ce principe

implique que lorsqu’un risque grave présente une forte probabilité de se réaliser, il revient aux autorités publiques d’adopter des mesures urgentes et provisoires ;

Considérant la déclaration de l’OMS sur les caractéristiques du coronavirus COVID-19, en particulier sur sa forte contagiosité et son risque de mortalité ;

Considérant la qualification par l’OMS du coronavirus COVID-19 comme une pandémie en date du 11 mars 2020 ;

Considérant que, en date du 16 mars 2020, l’OMS a relevé à son degré maximum le niveau de la menace liée au COVID-19 qui déstabilise l’économie mondiale et se propage rapidement à travers le monde ;

Considérant la déclaration du Directeur régional de l’OMS pour l’Europe du 16 avril 2020, qui souligne que l’Europe reste le continent le plus touché malgré que certains pays européens connaissent une accalmie, qui encourage ces pays à ne pas abandonner leurs efforts malgré la complexité, les incertitudes et les interrogations sur la durée et sur les sacrifices nécessaires, et à adopter une stratégie adéquate qui doit garantir que la transmission du virus soit contrôlée et que les mesures visant à assouplir les restrictions et la transition vers une « nouvelle normalité » soient régies par des principes de santé

publique ;

Considérant la propagation du coronavirus COVID-19 sur le territoire européen, et en Belgique ; que le nombre total de contaminations continue à augmenter et qu’il faut éviter à tout prix une nouvelle vague de malades;

Considérant l’urgence et le risque sanitaire que présente le coronavirus COVID-19 pour la population belge ;

Considérant que le coronavirus COVID-19 est une maladie infectieuse qui touche généralement les poumons et les voies respiratoires ;

Considérant que le coronavirus COVID-19 semble se transmettre d’un individu à un autre, par voie aérienne ; que la transmission de la maladie semble s’opérer par tous les modes possibles d’émission par la bouche et le nez ;

Considérant le nombre de cas d’infection détectés et de décès survenus en Belgique depuis le 13 mars 2020 ;

Considérant les avis de CELEVAL ;

Considérant l‘avis du Conseil Supérieur des Indépendants et des PME du 22 avril 2020 ;

Considérant que le danger s’est étendu à l’ensemble du territoire national ; qu’il est dans l’intérêt général qu’il existe une cohérence dans la prise des mesures pour maintenir l’ordre public, afin de maximaliser leur efficacité ;

Considérant que, compte tenu de ce qui précède, les rassemblements dans des lieux clos et couverts, mais également en plein air constituent un danger particulier pour la santé publique ;

Considérant, par conséquent, qu’une mesure de police imposant l’interdiction de tout rassemblement est indispensable et proportionnée ;

Considérant que l’interdiction précitée est de nature, d’une part, à diminuer le nombre de contaminations aigües et partant de permettre aux services de soins intensifs d’accueillir les patients gravement atteints dans les meilleures conditions possibles et, d’autre part, de

donner aux chercheurs plus de temps pour trouver des traitements efficaces et mettre au point des vaccins ;

Considérant qu’il est nécessaire, afin de continuer à limiter la propagation du virus, que les mesures de restriction des déplacements et de distanciation sociale soient prolongées, tout en prévoyant quelques assouplissements supplémentaires afin de lever graduellement

ces mesures; que la situation sanitaire est évaluée régulièrement ;

que cela signifie qu’un retour à des mesures plus strictes n’est jamais exclu ;

Considérant le rapport du 22 avril 2020 du GEES (Groupe d’Experts en charge de l’Exit Strategy) qui contient une approche par phase pour le retrait progressif des mesures et qui se fonde principalement sur trois aspects essentiels, à savoir le port d’un masque, le testing et le traçage ; que le rapport vise à assurer un équilibre entre le maintien de la santé, qu’elle soit physique ou mentale, la réalisation de missions pédagogiques dans le domaine de l’enseignement et la relance de l’économie ; que le GEES est composé d’experts de domaines variés, notamment des médecins, des virologues et des économistes ;

Considérant les avis du GEES;

Considérant le Plan Phénix vers un redémarrage du commerce de Comeos ;

Considérant le « Guide relatif à l’ouverture des commerces en vue de lutter contre la propagation du COVID-19 », mis à disposition sur le site web du Service public fédéral Economie ;

Considérant le « Guide générique en vue de lutter contre la propagation du COVID-19 au travail », mis à disposition sur le site web du Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale ;

Considérant la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l’exécution de leur travail, ainsi que les arrêtés d’exécution ;

Considérant la concertation du 22 mai 2020 en Comité de concertation ;

Considérant que l’évolution des chiffres relatifs aux nouvelles contaminations permet désormais d’autoriser la réouverture de certaines aires de jeux extérieures, sous certaines conditions;

Considérant que, sans préjudice de la responsabilité individuelle de toute personne de respecter la distanciation sociale, les autorités compétentes doivent empêcher tout afflux dans les lieux touristiques ou autres ;

Considérant l’urgence,

Arrête :

 

Article 1er.     L’article 1er, paragraphe 7 de l’arrêté ministériel du 23 mars 2020 portant des mesures d’urgence pour limiter la propagation du coronavirus COVID-19 est remplacé par ce qui suit :

« § 7.    Les établissements relevant des secteurs culturel, festif, récréatif, touristique, sportif et horeca sont fermés.

Le mobilier de terrasse du secteur horeca doit être stocké à l’intérieur.

 

La livraison des repas et les repas à emporter sont autorisés.

 

Les entreprises ne peuvent organiser aucune activité culturelle, festive, récréative, touristique ou sportive.

Par dérogation à l’alinéa 1er, peuvent rester ouverts :

1° les hôtels et apparthôtels, à l’exception de leurs éventuels restaurants, salles de réunion et espaces de loisirs ;

2° les infrastructures nécessaires à l’exercice des activités physiques à l’air libre n’impliquant pas de contacts physiques, à l’exclusion des vestiaires, douches et cafétérias ;

3° les infrastructures d’intérêt culturel ;

4° les infrastructures d’intérêt naturel ;

5° les aires de jeux de quartier en plein air qui sont sous la surveillance d’une autorité locale ;

6° les aires de jeux de grande taille en plein air dans les parcs qui sont sous la surveillance d’une autorité locale.

Par dérogation à l’alinéa 1er, les bibliothèques sont ouvertes.

 

 

 

 

 

 

Les infrastructures d’intérêt culturel visées à l’alinéa 4, 3° sont :

– les musées ;

– les demeures et monuments historiques ;

– les châteaux et citadelles.

On entend par « musée » :

– une structure reconnue comme musée ou comme centre d’art par au moins une de ces entités : le gouvernement fédéral et les entités fédérées ;

– une institution permanente au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, transmet et/ou expose le patrimoine matériel et immatériel de l’humanité et son environnement, à des fins d’étude, d’éducation et de

délectation par le biais d’expositions, d’activités pour le public et de publications scientifiques ou de vulgarisation, toutes réalisées par des professionnels.

Les infrastructures d’intérêt naturel visées à l’alinéa 4, 4° sont :

– les jardins ;

– les parcs et réserves naturels ;

– les zoos et parcs animaliers.

Les modalités suivantes s’appliquent à la visite des infrastructures d’intérêt culturel visées à l’alinéa 4, 3° :

 

– les visites sont individuelles ou en compagnie des personnes vivant sous le même toit ;

– les règles de distanciation sociale, en particulier le maintien d’une distance d’1,5 mètre entre chaque personne, sont respectées ;

– un système de billetterie en ligne ou par téléphone est mis en place ;

– un visiteur est autorisé par 15 m_ ;

– un nombre maximum de visiteurs par créneau horaire est déterminé ;

– un plan de circulation à sens unique est élaboré et un guidage du public est mis en place ;

– le personnel est chargé de contrôler le respect des règles de distanciation sociale ;

– les éventuelles boutiques sont tenues de respecter les règles visées aux paragraphes 2 et 3 ;

– les éventuels cafétérias, restaurants, attractions et aires de jeux sont fermés, à l’exception des aires de jeux en plein air sous la surveillance de l’exploitant, qui doit empêcher tout afflux ;

– le matériel didactique est désinfecté après chaque utilisation.

Les modalités suivantes s’appliquent à la visite des infrastructures d’intérêt naturel visées à l’alinéa 4, 4°:

– les visites sont individuelles ou en compagnie des personnes vivant sous le même toit ;

– les règles de distanciation sociale, en particulier le maintien d’une distance d’1,5 mètre entre chaque personne sont respectées ;

– un système de billetterie en ligne ou par téléphone est mis en place ;

– un visiteur est autorisé par 10 m_ de surface accessible au public ;

– un nombre maximum de visiteurs par créneau horaire est déterminé ;

– un plan de circulation à sens unique est élaboré et un guidage du public est mis en place ;

– le personnel est chargé de contrôler le respect des règles de distanciation sociale ;

– les éventuelles boutiques sont tenues de respecter les règles visées aux paragraphes 2 et 3 ;

– les éventuels cafétérias, restaurants, attractions et aires de jeux sont fermés, à l’exception des aires de jeux en plein air sous la surveillance de l’exploitant, qui doit empêcher tout afflux.

Les modalités suivantes s’appliquent à la visite des aires de jeux visées à l’alinéa 4, 5° :

 

– les visites sont réservées aux enfants jusqu’à 12 ans inclus ;

– les adultes qui accompagnent les enfants respectent les règles de distanciation sociale, en particulier le maintien d’une distance d’1,5mètre entre chaque personne.

Les modalités suivantes s’appliquent à la visite des aires de jeux visées à l’alinéa 4, 6° :

– les visites sont réservées aux enfants jusqu’à 12 ans inclus ;

– l’aire de jeux peut accueillir un maximum de 20 enfants à la fois ;

– les adultes qui accompagnent les enfants respectent les règles de distanciation sociale, en particulier le maintien d’une distance d’1,5mètre entre chaque personne. »

 

Art. 2.             Le présent arrêté entre en vigueur le 27 mai 2020.

Bruxelles, le 25 mai 2020.

  1. DE CREM

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